C’est avec beaucoup de plaisir que j’écris ces quelques mots pour le retour de l’Absolu. Dans sa version précédente, il était attendu et apprécié et je ne doute pas qu’il en sera de même pour ce numéro et ceux qui vont suivre. Un grand merci aux volontaires qui ont bien voulu reprendre le flambeau et notamment à Emilie Babuin et Fabienne Paulin.
Comme vous le savez, le paysage universitaire lyonnais est depuis plusieurs années en grand bouleversement. L’Université de Lyon a vu le jour, l’IDEX, dans sa deuxième phase, nous a été attribué après de nombreux efforts qui ont été portés par différentes gouvernances (UCBL, ENSL, INSA de Lyon…) mais sous réserve de restructurations qui restent à définir et à être acceptées par les acteurs de terrains c’est-à-dire nous. Ainsi, 8 pôles de formation et de recherche viennent d’être proposés par nos instances pour structurer la future Université cible (Lyon1, 3, St Etienne, ENSL, INSA de Lyon). L’objectif est de restructurer le paysage lyonnais de l’enseignement supérieur et de la recherche, mais également de confirmer l’attribution de l’IDEX et de ses financements au-delà des deux premières années.
Ces restructurations peuvent être un atout mais la vigilance s’impose et chacun peut et doit exprimer son point de vue. De même, la SFR en éducation RELYS, récemment créée et dans laquelle notre laboratoire fait partie des laboratoires « fondateurs » avec celui d’ECP (Education, Culture, Politique) à Lyon 2, peut nous permettre de collaborer avec des chercheurs d’autres laboratoires et d’autres universités ou écoles sur des projets communs. Les chercheurs qui le désirent sont invités à travailler au sein de cette nouvelle structure qui se veut ouverte et évolutive.
Récemment, notre laboratoire est devenu membre de la Maison des Sciences de l’Homme de Lyon St Etienne (MSH-LSE). Cette structure CNRS qui comprend 7 tutelles au total dont l’UCBL, a pour objectif de regrouper les SHS du site, de les soutenir (appels à projets, formations, locaux et matériels à disposition…), et de participer à leur visibilité sur le plan régional, national et international.
Ces grands chantiers qui s’ouvrent, même si tout va vite, ne doivent cependant pas faire oublier qu’ils sont destinés à structurer une nouvelle université qui, nous l’espérons, nous permettra d’évoluer dans le respect du service public auquel, je crois, nous sommes tous attachés.
Enfin, je tiens à souligner le dynamisme de notre laboratoire, que ce soit au niveau de nos publications ou des projets financés, dans chacun des trois axes, ce qui augure bien la prochaine évaluation du HCERES.
Philippe Lautesse
C’est avec grand plaisir que nous vous proposons, la nouvelle version de l’@bsolu, après vous avoir fait languir quelques mois. Nous avons souhaité faire revivre cette lettre d’information du laboratoire et espérons que vous serez nombreux à avoir envie de la nourrir. Vous y trouverez des informations institutionnelles mais également plus générales, des articles inédits, des portraits des nouveaux arrivants,… bref tout ce qui fait la vie d’un laboratoire, sa richesse et son dynamisme.
N’hésitez pas à nous contacter si vous avez des informations à faire passer, une tribune à publier, un article jamais publié à proposer …
Bonne lecture
Fabienne Paulin & Emilie Babuin
Cursus scolaire et professionnelle : « Lyonnaise, complétement lyonnaise ! »
Après avoir obtenu son bac C à Lyon en 87 Juliette a choisi l’université pour poursuivre ses études scientifiques, après avoir hésité à faire médecine et en sachant qu’elle ne voulait pas être ingénieure. Elle ne regrettera pas son choix !
Elle s’inscrit en DEUG de mathématiques et de physique (option mécanique quantique), poursuit en licence de physique puis en maitrise de physique atomique. C’est pendant son année de DEA (en physique atomique) qu’elle développe son intérêt pour les nanostructures notamment au cours d’un stage en physique des nanomatériaux.
Après ce DEA obtenu en 1993 elle obtient une bourse de thèse pour poursuivre sur le même sujet : l’étude des nanostructures magnétiques. Elle travaille sur le nickel et le cobalt au sein de l’ILM (Institut Lumière Matière). Il s’agit placer des agrégats de cobalt dans de l’argent pour faire de la magnéto-résistance et de tester les effets sur les matériaux en fonction du champ magnétique appliqué et de la température.
Elle soutient sa thèse le 18 décembre 95 à Lyon 1 et en janvier 1996 elle débute un post-doctorat à Lausanne dans l’équipe EPFL de Jean Philippe Ansermet. Son travail : réaliser des nanofils (par électrodéposition) avec des multicouches de cobalt et de cuivre et mettre au point un protocole pour faire de la magnéto résistance sur ces nanofilms.
Pendant sa thèse elle est en lien avec des chercheurs d’ORSAY dans le laboratoire d’Albert Fert. A ce moment-là les nanostructures étaient à la pointe de la recherche. Elle publiera dans la revue Physical Review B ce qui reste un moment fort de son début de carrière.
Elle est recrutée sur un poste de maitre de conférences en octobre 96 à Lyon-1
Elle travaillera pendant 20 ans dans le même labo, avec la même équipe et sur la même manip. Belle persévérance ! Malheureusement un incendie a lieu en 2015 dans le labo, la manip part en fumée ainsi que l’ensemble des documents associés. C’est un choc, qui contribua sans doute au changement d’activité. Elle connait le S2HEP, parce qu’elle s’intéresse à l’histoire des sciences : « Je savais qu’il y avait un labo d’histoire des sciences. Un intérêt personnel pour cette discipline depuis toujours, plus une envie de changer. Le projet sur le roman de fiction présenté par Philippe Lautesse sur la mécanique quantique est très intéressant. »
Le pas est franchi et elle intègre le S2HEP le 1er mars 2017.
Après la magnéto-résistance et les nanofilms Juliette s’attaque à l’humain, enfin à un homme en particulier : Louis Néel. Physicien, né à Lyon, qui a travaillé dans un laboratoire grenoblois et a eu le prix Nobel en 1970. Cette « délocalisation » a semble-t-il créé des réticences lyonnaises à travailler sur le magnétisme… Pas très rationnel pour des physiciens ! Pour de plus amples analyses, cet aspect de la vie des laboratoires est développé dans un chapitre de son HDR que Juliette a soutenu le 6 juillet 2018 sous le titre : « De l’effet mémoire aux alliages cœur-coquilles dans les agrégats à base de cobalt et de nickel. Le choix de Louis Néel, le récit de fiction, une ouverture vers l’histoire et la didactique des sciences. »
Des travaux de recherche en cours au S2HEP
Juliette est plutôt rattachée à l’axe 2 mais elle publie sur le récit avec des chercheurs de l’axe 1.
Elle travaille également sur un livre de science fiction : « Isolation » de Greg Egan qu’il semble possible d’utiliser pour l’apprentissage de la mécanique quantique et enseigne dans cette optique avec des étudiants de L2 qui s’initient à la mécanique quantique. C’est un travail intégré également dans son HDR.
Quelques réflexions plus personnelles…
A la question de la parité homme/femme dans les sciences dites « dures », Juliette répond que cela ne lui a jamais posé de problème malgré une surreprésentation de la gente masculine dans ce secteur. Elle évoque une éducation très égalitaire au sein de sa famille qui lui a peut-être permis de ne pas s’autocensurer dans ses ambitions scientifiques du fait de sa condition féminine. Exemple à suivre…
Ce qui est certain également c’est qu’elle n’est pas lassée de la recherche ni de l’enseignement qui l’a toujours motivé et qu’au S2HEP elle découvre et expérimente une plus grande liberté de travail ce qui est à la fois intimidant et stimulant.
On n’est pas que des chercheurs…
A côté d’une vie professionnelle bien remplie Juliette a des talents de musicienne. Elle joue du violon depuis qu’elle est toute petite et plutôt très bien (nous l’avons entendue lors de la dernière réunion conviviale du laboratoire !). Elle fait partie de l’Association de la musique de chambre de Lyon et va au concert dès qu’elle le peut.
Elle pratique également différents sports (cross et athlétisme) et aime beaucoup les sorties à la montagne où elle peut pratiquer l’astronomie une autre de ses activités favorites…
Juliette nous confie pour finir qu’elle est très satisfaite de son changement de laboratoire et nous ne pouvons que répondre que nous aussi nous sommes très satisfaits de l’avoir parmi nous !
Et parce qu’il a encore beaucoup de chose à nous apprendre, nous vous proposons ici un de ses articles jamais publié sur la botanique au siècle des Lumières à Lyon et ailleurs…
« Au « Siècle des Lumières », la botanique se développe de manière considérable. […] Si l’étude des plantes conserve ses liens traditionnels avec la médecine et la pharmacie, elle conquiert d’autres champs d’application – tels l’agriculture, l’alimentation ou l’horticulture. La botanique offre même un théâtre de discussion pour débattre de questions philosophiques. »
http://labsolus2hep.univ-lyon1.fr/files/2019/03/Colloque_Botanique_Lumières.pdf
Philippe Jaussaud a été Professeur de pharmacie et Toxicologie à l’École nationale vétérinaire de Lyon, puis à l’IUT Lyon 1. Ses études portent sur l’histoire des pharmaciens et des scientifiques des grands établissements au XIXe siècle (facultés, Muséum national d’Histoire naturelle, etc.). Il est également membre de l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Lyon.
Au delà de son engagement institutionnel, Philippe a su être actif sur le terrain des relations Université / Société civile. En témoigne notamment cet article de médiation publié sur la Plate-forme Pop’Sciences
Nous vous invitons plus largement à explorer le portail Pop’Sciences qui est également un moyen de faire connaître et reconnaître notre laboratoire dans et hors les murs académiques. N’hésitez pas à proposer vos contributions.
https://shesvie2019.sciencesconf.org/
https://www.acfas.ca/evenements/congres
http://iste.co.uk/book.php?id=1392
http://www.vrin.fr/book.php?code=9782910425463&search_back=&editor_back=%25&page=3
Par ce que le fil de la pensée est loin d’être linéaire il est parfois utile de présenter ses réflexions, ses recherches de façon arborescente. De nombreux logiciels peuvent vous aider à créer des cartes mentales. Le logiciel XMind est l’un d’entre eux. Facile d’utilisation, il peut être pris en main très rapidement que ce soit pour clarifier vos idées et/ou faire des présentations dynamiques et originales. La version gratuite est déjà très complète.
Existe aussi sur l’art et la musique!
Retrouvez leurs expéditions sur le site :
http://www.wingsforscience.com/